Que peuvent attendre les entreprises du nouveau gouvernement français ?

News article
Article tags:
  • Economie, tendances marché

En septembre 2024, après près de trois mois de vacance politique à la suite d'une élection surprise, Emmanuel Macron a finalement annoncé la composition de son nouveau gouvernement. Alors que l'incertitude politique persiste, que signifient les priorités définies par nouveau gouvernement pour les entreprises ?

Le second mandat d’Emmanuel Macron a été marqué par de nombreuses manifestations et par le mécontentement à l'égard des politiques de son gouvernement, notamment en ce qui concerne la réforme des retraites, le droit du travail et les inégalités économiques. Suite aux élections européennes, le Président a pris la décision de dissoudre l’Assemblée Nationale et de convoquer des élections anticipées.

Nouveau gouvernement, nouvelles priorités

L'une des premières tâches du nouveau gouvernement consiste à s'attaquer à l'important déficit budgétaire de la France, l'organe exécutif de l'Union européenne faisant pression pour réduire la dette du pays. En réponse, le nouveau gouvernement a dévoilé son projet de loi de finances 2025, qui prévoit des hausses d'impôts « temporaires et ciblées » sur les grandes entreprises et les personnes fortunées, ainsi que des réductions de dépenses visant à combler l'important déficit budgétaire du pays.

Le Premier Ministre a décrit le trou béant dans les finances publiques comme une « épée de Damoclès » qui pourrait amener la deuxième économie de la zone euro « au bord du précipice ». La décision de M. Barnier marque une rupture majeure avec les politiques économiques adoptées par le Président Emmanuel Macron, dont les gouvernements ont baissé les impôts depuis 2017 dans le but de stimuler la croissance et la compétitivité, et dont les plans budgétaires ont suscité la colère de nombreuses personnes dans le pays. Le projet de budget fera l'objet d'un débat parlementaire animé dans les semaines à venir, la survie du nouveau gouvernement étant en jeu.

Un changement de cap

Jusqu'à présent, la présidence de M. Macron s'est caractérisée par des politiques favorables aux entreprises, notamment des réductions d'impôts pour les sociétés et les entrepreneurs, la libéralisation du marché du travail et la volonté d'attirer les investissements étrangers.

Le projet de budget, qui vise à augmenter sensiblement les recettes fiscales, marque un tournant par rapport à l'économie néolibérale. Bien qu'il soit principalement axé sur les bénéfices des grandes entreprises, les petites entreprises craignent que le budget ne réduise la confiance des entreprises et des consommateurs et ne crée un climat négatif, où les contrats entre les grandes entreprises et les petites sont bloqués ou les retards de paiement, deux phénomènes qui peuvent considérablement nuire à l'écosystème des PME.

Le projet de budget prévoit également des modifications d'initiatives spécifiques existantes en faveur des PME. L'une des principales propositions consiste à supprimer une mesure qui exonère les jeunes entreprises en phase de démarrage du paiement des cotisations patronales obligatoires sur les salaires du personnel technique. Cette exonération concerne les entreprises qualifiées de « Jeunes Entreprises Innovantes » (JEI) - un statut qu'elles peuvent obtenir si elles comptent moins de 250 employés et consacrent au moins 15 % de leur budget à la recherche et au développement.

Le projet de budget du gouvernement prévoit également la suppression d'un abattement fiscal de 30 % pour les petites entreprises qui construisent des « prototypes et des pilotes innovants pour de nouveaux produits ». France Digitale estime que 45 % des startups bénéficient de cet avantage fiscal et qu'il représentera environ 300 millions d'euros de recettes supplémentaires pour le gouvernement.

Défis et opportunités

Bien que l'incertitude soit un défi quotidien pour les entreprises, nul ne doute qu’il y aura de nouvelles possibilités de développement dans les années à venir.

L'évolution vers une économie numérique et plus verte se poursuivra à un rythme soutenu et leur offrira des opportunités considérables d'améliorer leur offre grâce à des démarches plus intelligentes et plus durables.

Par leur dynamisme, les PME françaises ont prouvé leur capacité à prospérer face aux défis. Malgré tout, les chefs d’entreprises doivent continuer à suivre l'impact des changements politiques nationaux sur la trésorerie et les fondamentaux de leur entreprise tels que la fiscalité, l'offre de main-d'œuvre, la confiance des consommateurs et les opportunités commerciales.

Au cours des cinq dernières années, les entreprises ont dû faire preuve d’agilité financière, opérationnelle et stratégique pour relever les défis d'un monde de plus en plus incertain. Ces qualités seront vitales au cours des prochaines années, car elles devront s'adapter aux changements législatifs et aux défis économiques de l'environnement national. Pour les entreprises de toutes tailles, mais surtout pour les plus petites, les périodes de turbulences politiques peuvent être déstabilisantes. Se préparer à des périodes de défis est un premier pas nécessaire pour les traverser avec succès.

Qu'il s'agisse de questions récurrentes telles que les flux de trésorerie et les talents, ou de préoccupations plus récentes telles que les taux d'intérêt et les technologies de rupture, il est essentiel de comprendre les défis et les opportunités de l'année à venir pour savoir à quoi s'attendre et comment s'adapter.

Pour aller plus loin, découvrez les 6 défis pour les PME en 2025 - ABN AMRO Bank